Marie-France Guérin

Vigneronne de la 3ème génération

La vigne et la veille

Jean-François dans les vignes, Marie-France aux Pineaux : elle les fabrique, les élève patiemment pendant 2 à 3 ans, avant de les assembler, dans une indépendance qu’elle chérit. Pour réussir ses produits, elle surveille attentivement ses raisins, pour y détecter ceux qui auront vocation à être transformés. Les terrains calcaires se prêtent aux moûts d’excellence, mais encore faut-il savoir en exprimer les caractéristiques.

Les vignes destinées à produire les moûts pour le Pineau se taillent spécifiquement, afin d’optimiser la maturité des fruits et leur teneur en sucres. Sa propriété de la Tuilerie, située sur les plateaux calcaires entre Chenac et Barzan, au ras de l’estuaire, bénéficie de la réverbération du Soleil sur l’eau de la mer.

Le teint hâlé de Marie-France tout au long de l’année en est la preuve sans équivoque. Les raisins, eux, en profitent pour atteindre doucement leur maturité, se gorger de sucres et d’arômes, tout comme ils profitent de l’instinct de veilleuse de Marie-France. Elle guette patiemment le moment propice pour ramasser en fonction de la maturité.

Contrairement aux Cognacs, les Pineaux ont le goût du raisin. C’est ce goût que Marie-France travaille et exprime dans ses produits. Elle sélectionne des eaux-de-vie neutres, pour conserver les arômes de fruits. Elle apporte une attention spéciale à sa cuvée Sémillon-Sauvignon, qu’elle mute dès la première journée de vendange. Elle en fait un Pineau blanc, au goût rond et fleuri.

L’étape de l’assemblage, travail d’équipe et de patience, la passionne toujours autant : elle le vit à la façon d’un puzzle à résoudre. Chaque produit doit trouver sa place parfaite au milieu des autres, jusqu’à ce que les forces et les faiblesses de chaque individualité s’équilibrent précisément, jusqu’à la cohésion parfaite et harmonieuse. Chacun au service des autres… comme les membres d’une même famille, cette famille à laquelle elle est attachée.

Marie-France est fière de son appartenance à cette famille qui aime tant ses produits et lui consacre une grande partie de sa vie et de son courage. Ils dépendent tous de la vigne, tout comme la vigne dépend d’eux et des soins qu’ils lui portent.

Elle observe avec intérêt l’arrivée de la quatrième génération, à laquelle elle reconnaît une implication et un regard différent sur le produit et le métier, mais qui semble tout aussi mordue que ses aînés. Elle garde confiance dans un esprit de famille préservé.

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