Philippe Guérin
Directeur général
Vigneron de la 3ème génération
Directeur général
Vigneron de la 3ème génération
Appartenir à la famille Guérin, c’est choisir de privilégier l’objectif commun au-delà des personnalités. Cette famille est à l’image du Pineau qu’elle fabrique : elle a pleinement intégré que c’est l’assemblage des particularités qui crée l’équilibre, la force et l’originalité.
Philippe Guérin utilise ces liens puissants pour assurer la stabilité, la confiance dont il a besoin pour regarder partout, ailleurs, autour de lui, loin vers le ciel, ou là-bas, vers l’océan qui borde ses vignes.
S’il regarde encore derrière lui, c’est pour redécouvrir les mille et unes richesses qui constituent cet héritage qu’il assume, intègre, qu’il distille à l’alambic de l’expérience pour en recueillir les véritables richesses.
Ce trésor, c’est dans le creuset de l’innovation qu’il le sublime, pour transformer le Pineau à l’aune de la philosophie Guérin : entretisser héritage et modernité, ancrer l’innovation dans les savoir-faire.
Les découvertes réalisées pendant ses études, les expériences tentées à Bordeaux (comme la vinification de vin blanc en fût) nourrissent ses premières tentatives. En 1994, il tente la macération de Montils.
En 2012, après quelques hésitations, il se lance sur les fermentations. De ce pas dans l’inconnu naît le « Rose », atypique, inédit. Il ne faut cependant pas voir dans cet essai le coup de génie d’un artiste, qui se serait levé, un beau matin, avec un « pourquoi pas » en tête. Philippe Guérin tient plus du joueur d’échec que du savant fou. Lorsqu’il se lance dans l’aventure du Rose, il le fait avec, en tête, un objectif clairement identifié.
Philippe le sait : le Pineau souffre d’une image ringarde et vieillotte. Pour dépoussiérer le produit, il faut le placer sur le terrain des tendances. Il construit le Rose spécifiquement pour les cocktails. Il veut un produit suffisamment standardisé, clairement identifiable. Le Pearl et le Ruby complètent rapidement la gamme. Philippe a choisi de rentrer des fûts de différents bois, pour créer, pour chaque produit, la typicité qui lui est propre et spécifique.
Philippe compose ses Pineaux à la façon d’un peintre impressionniste. D’une agueusie de plusieurs mois à 20 ans, il a conservé un émerveillement devant la multitude et la complexité du monde des saveurs. S’il assume un côté aventurier des papilles, des saveurs inattendues et « twistantes », il n’aime rien tant que réussir l’assemblage parfait de la rondeur et de la plénitude, l’équilibre du sucre, de l’acidité et de l’alcool. Il conduit son Pineau vers une perfection gustative, tout autant que vers une harmonie intellectuelle.
Pour Philippe, le temps où l’on plantait de la vigne là où rien d’autre ne poussait est révolu. Il s’agit maintenant de s’approprier le milieu pour en tirer le meilleur. La sublimation des fruits de la vigne passe par l’expression préalable du terroir à travers le travail du viticulteur. Il revient à ce dernier la responsabilité de s’imprégner du milieu dont il est l’artisan, pour parfaire la synergie qui existe entre la nature et le viticulteur.
Les attentes sociétales, exacerbées par les crises sanitaires répétées, le réchauffement climatique, la difficulté face aux transmissions des exploitation… les raisons qui poussent les viticulteurs à l’introspection et la remise en question ne manquent pas. Le vignoble actuel, performant mais fragile, nécessite de revenir au rationnel, au solide, de penser une conduite des vignes différente, de reconstituer un milieu qui s’équilibre.
Penser le vignoble différemment, pour Philippe, c’est aussi accepter qu’il s’intègre dans un écosystème plus vaste que la simple culture des vignes. C’est accepter de consacrer 10% du foncier à la diversité des espèces, pour créer un équilibre bénéfique au végétal, aux animaux et aux Hommes. C’est (re)planter des arbres, des haies, en choisissant de les voir non comme des contraintes mécaniques, mais comme autant d’atouts naturels pour la pérennité du terroir, de l’outil de travail, de la terre à transmettre.
Là encore, c’est revenir au bon sens ancestral, prendre le temps de se faire spectateur, observateur, admirateur, pour mieux comprendre, protéger, exprimer la beauté sauvage mais sublimée de ce « bout de monde » dont on est responsable, pour en devenir le passeur.