Marie-France Guérin

3rd generation winemaker

La rigueur à la mise en bouteille

Des gamins juchés sur des tonneaux, tenant à bout de bras les tuyaux par lesquels s’écoule le Pineau. Subrepticement, les doigts effleurent le liquide, les saveurs se répandent sur les papilles. Des gouttelettes de Pineau, des étincelles dans les yeux, une première rencontre avec ce produit qui réunit et unit la famille Guérin depuis 4 générations.

Quand on s’appelle Guérin, ces premiers instants grappillés dans l’enfance ne sont que les prémisses d’une relation qui se poursuit, se prolonge, de la vigne à bouteille. Pour ceux qui choisissent de poursuivre la route ouverte il y a presque 100 ans, par Robert Guérin et son solex, le raisin et ses variations deviennent presque une philosophie de vie.

Marie-France, l’une des plus jeunes de la troisième génération Guérin, travaille avec son frère Jean-François, sur les 67 hectares de l’exploitation familiale. Elle a forgé ses convictions au cœur de son enfance, entre ceps et barriques.

Elle grandit dans cet environnement chaleureux et sécurisant, où cousins et cousines partagent les mêmes bancs d’école, avant de se retrouver pour les goûters du dimanche. Ils se fabriquent les mêmes histoires, les mêmes souvenirs, les mêmes valeurs. Ils participent ainsi à la vision commune de l’entreprise familiale. Dans les chais puis dans les vignes, ils deviennent les dépositaires des gestes et des savoirs de leurs aînés, avant de les transmettre à leur tour aux plus jeunes.

Rester en famille, conserver cette force créée par l’hérédité et le travail commun : c’est une évidence pour Marie-France. Après un bac agricole, elle s’échappe pour quelques semaines de stage dans le Bordelais. Elle y apprend la vinification des vins rouges, dont elle décide d’appliquer la rigueur aux vins à cognac.

Son frère s’occupe des vignes, elle prend le chemin de la mise en bouteille. Elle y reste 20 ans. Elle apprécie cette étape, la dernière avant le départ des Pineaux vers les consommateurs, qui demande de la rigueur, mais qui voit passer tous les produits de la Famille Guérin. Lorsque l’on sait le travail qui a été fourni en amont, dans les vignes, la distillerie et les chais, il faut veiller à ce que la même exigence de qualité soit portée jusqu’à la sortie des cartons. Ces bouteilles sont autant de vitrines des espoirs, des sacrifices et des joies de sa famille. C’est un morceau de vigne, de soleil, d’efforts et d’aventure qu’elle envoie vers une destination inconnue, avec le désir ténu que le consommateur y découvre un morceau de leur âme.

Aujourd’hui, Marie-France a laissé à d’autres sa place à l’embouteillage. La relève, venue de l’extérieur, mais liée à la Famille Guérin par l’exigence et les valeurs, porte la même attention tendrement vigilante sur les bouteilles. Garantir la qualité, jusqu’au bout, cette qualité que la nouvelle gamme met particulièrement en avant.

Sereine, elle se consacre aujourd’hui aux vignes, dont elle aime surveiller l’évolution du raisin au cours du temps, mais surtout à l’élevage du Pineau. L’un de ses moments favoris reste le soir, lorsqu’elle se retrouve avec son frère, dans les chais, pour faire les Pineaux, ou encore celui où il faut tester les eaux-de-vie, pendant la distillation. Le Pineau, la Famille, le partage et les échanges : le cocktail est parfait !

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