Dominique Gousseland

Président
Vigneron de la 3ème génération

The living memory

L’agriculture coule dans les veines des Gousseland depuis de nombreuses générations. Dominique a presque toujours su qu’il serait agriculteur, comme son père et son grand-père avant lui.

Il en a pris conscience à 12 ans. En 3e, sa certitude était inébranlable et il l’exprimait fermement devant ses professeurs : il reprendrait l’exploitation familiale. Il faut dire qu’il baigne dedans depuis tout gamin.

His ancestors composed between polyculture, animal husbandry and vineyards. When his father married Cécile Guérin, the eldest daughter of Robert Guérin, he settled on the Puy Gaudin estate. No one knows yet, but the eponymous site will host, in a few years, the SICA of the same name. Dominique's father initially produces mainly Cognac. When Daniel Guérin, his brother-in-law, calls his family to the rescue to cope with the demands for Pineau, Puy Gaudin then turns to this product.

Since the first farm bought by Robert Guérin, the search for quality has always guided the work of the family members. "To make a good Pineau, you need the grape varieties, but also the land". Aware of the value of his terroir, but also of its limits, Dominique has taken care, according to the opportunities, to enrich and complete his vineyard. This concerns the plots that have come to diversify the types of soil at his disposal, but also his choices of grape variety and vineyard management.

The plurality of tasks that fall to the Pineau producer contributes to Dominique's pride in exercising this profession-passion. Where some stop at the production of Cognac eau-de-vie, designing Pineaux is, for Dominique, a real choice. He feels a deep sense of freedom and fulfillment. If agriculture, and more particularly viticulture, was obvious to him, belonging to a Family that is involved up to the marketing of its Pineaux proves to be just as essential and visceral. The family DNA is not only located in the land, it spreads even into the bottles that the family has been distributing for several decades now.

Âgé d’une dizaine d’années, il était déjà le gardien attitré des bouteilles du précieux breuvage que le grand-père livrait encore en personne, en 4L, aux bars et restaurants de Saint-Palais. Il chargeait la voiture de bouteilles, embarquait son petit-fils en passager. Dominique se voyait confier la surveillance du chargement, pendant que le grand-père, chargé d’une ou deux caisses, disparaissait quelques instants dans les caves des établissements visités. Il en a gardé des frayeurs amusées : pour certains individus, appâtés par la nature de la cargaison, un enfant de 10-12 ans constitue un rempart aisément franchissable. Heureusement que le grand-père n’était jamais loin !

Two years after his retirement, Dominique observes with interest the choices made by Benoît and François, his two sons, who are about to take over. Driven by the concern for transmission that animates and characterizes the Guérin Family, he would like to succeed in transmitting this instinct, this knowledge of its exploitation and its qualities, of which he was the relay after his grandfather and his father. Technical and technological progress is a help, an axis of progress that Dominique does not deny in any way. But he is fully aware that nothing will be able to compensate for what the operator, immersed in his profession, learns and knows in the form of immaterial experiences.

Il se souvient avec émotion du judicieux conseil reçu, à l’aube de ses vingt ans, de son grand-père. Dominique s’apprêtait à replanter ses premières vignes. Mû par une impulsion prémonitoire, il questionna son grand-père au sujet du cépage à installer. « Un Colombard », lui fut-il répondu. « Ton père verra un Ugni blanc, mais moi, je te dis : un Colombard ». En effet, le père de Dominique penchait bien pour un Ugni blanc, mais il accepta de suivre l’intuition de son fils (qui, stratégiquement, se garda bien de préciser qu’elle venait de l’aïeul…). La suite donna raison au grand-père, pour la plus grande satisfaction de Dominique.

Ces souvenirs sont précieux pour Dominique. Ils ancrent la transmission familiale dans le terreau de la sagesse acquise au prix des expériences. La famille contient le secret qui préserve l’unité malgré les tempêtes. Alors que le passage de la troisième à la quatrième génération est amorcé, l’étalement des générations constitue un atout favorisant le mixage et la mixité des idées. Son corollaire réside dans le challenge que constitue l’écoute et la prise en considération de chacun au sein du groupe. Cette intégration des individualités au cœur du collectif permet à la Famille Guérin de mieux faire face aux aléas de la filière et de continuer à innover.

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